Les Tortues du Satuc

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Archives Mensuelles: septembre 2014

la portugaise Rosa MOTA au marathon olympique de Séoul en 1998

Côté athlétisme cette semaine, retour sur la portugaise Rosa MOTA qui remporte en 1988 le marathon olympique de Séoul. Petit gabarit, ce petit bout de femme de 1 m 57 pour 48 kg l’emporte en 2 H 25 mn 40 secondes, soit 13 secondes d’avance sur l’australienne Lisa MARTIN.

Quatre ans auparavant, à los Angeles, elle avait fini 3ème derrière un autre petit gabarit, l’américaine Joan BENOIT. Preuve que la morphologie n’a rien à voir avec l’effort exigé.

C’est le couronnement d’une grande, triple championne d’Europe et aussi double championne du monde, vainqueur des marathons internationaux prestigieux comme Chicago et Boston.

Rosa MOTA est née en 1958. Elle s’est mise à courir pour échapper à son destin de fille de mécanicien d’un quartier populaire de Porto.
Elle montrera le chemin dans les années 1990 à une génération de coureuses portugaises brillantes : Fernanda RIBEIRO, vainqueur du 5 000 d’Atlanta 1996 ou la marathonienne Manuela MACHADO. A la suite de sa carrière athlétique, elle deviendra députée au parlement portugais.

Pays de 11 millions d’habitants, passionné de football, le Portugal entre dans l’histoire de l’athlétisme avec la victoire de Carlos LOPES dans le marathon de Los Angeles 1984 à l’âge de 37 ans. Le petit portugais, 1 m 63 pour 53 kg n’était pas, loin s’en faut, favori de l’épreuve, malgré le boycottage de l’URSS et de ses satellites.
Il se retrouve seul au 37 ième kilomètre et ne sera pas rejoint. Dans la cité des anges, Los Angeles, ville mexicaine jusqu’en 1850, à deux pas de Hollywood et de ses paillettes, Carlos LOPES, au tempérament simple et réservé, est consacré.
Les favoris l’australien Robert De CASTELLA, champion du monde en titre et l’américain Alberto SALAZAR sont lâchés au train. L’irlandais John TREACY est surprenant second.

Déjà en 1976, à Montréal, dans la finale du 10 000 mètres, c’est lui qui fait tout le travail avant que le finlandais Lasse VIREN ne lui souffle la médaille d’or dans le dernier tour.

1984 est donc l’année de Carlos LOPES : champion du monde de cross-country, il aide son compatriote Fernando MAMEDE dans l’établissement du record du monde du 10 000 (27 mn 13 s)
En 1985, il devient le premier homme à courir le marathon en moins de 2 H et 8 minutes.
Et dire que le destin a failli empêcher le portugais de participer aux jeux de los Angeles en raison d’un accident de voiture dont il sort heureusement indemne. Rien n’a été facile pour lui.

Carlos LOPES est né en 1947 à Viseu dans le nord du Portugal. Il travaille avec son père comme tailleur de pierre et berger avant d’être découvert pour ses qualités athlétiques et envoyé à Lisbonne. C’est la fin des années 1960 et le début des années 1970. Le Portugal n’est pas encore entré dans l’ère moderne. Le régime dictatorial de SALAZAR s’effondre en avril 1974 après un coup d’état militaire. La foule manifeste à Lisbonne pour soutenir les jeunes militaires. C’est la révolution des œillets et son symbole, la chanson : Grandola, Vila Morena qui raconte la fraternité des habitants de Grandola, une ville située dans l’Alentejo, au sud du Portugal. Cette chanson est d’abord censurée mais le 25 avril 1974, à minuit quinze, cette chanson est diffusée à la radio portugaise.

Ainsi, tout s’enchaîne : les prisonniers politiques sont libérés, la censure de la presse est levée, le secrétaire général du parti socialiste Mario SOARES rentre de son exil en France. Un nouveau Portugal qui doit donner l’indépendance à ses anciennes colonies : Angola, Guinée-Bissau, Mozambique, Cap-Vert et Timor oriental rapidement annexé par l’Indonésie voisine.
Le Portugal est membre de l’union européenne depuis 1986 et c’est actuellement un bon élève de l’Europe malgré les difficultés économiques. A l’image de ces athlètes tenaces, sérieux, endurants. Heureux Portugal.

Bonne semaine à tout le monde, temps mitigé.

Votre cyberfacteur

Gilles Labourroire

marathon de Berlin

A titre d’information, établissement ce WE au marathon de BERLIN d’un nouveau record du monde du marathon (2 H 2 mn 57 s) par le kenyan Dennis KIMETTO.
Ancien record : 2 H 3 mn 23 s

A titre d’information aussi , le breton Michael JEANNE a remporté les 100 km de Millau 2014 ce WE en 7 H 35 mn 25 s. De son côté, François d’HAENE a remporté l’UTMB.

Protégé : semaine du 29 sept au 2 octobre

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A la conquête des Crêtes Basques

Le samedi 5 juillet une petite délégation de tortues est partie à l’assaut des crêtes d’Espelette. Sous un grand soleil, cette course a été comme chaque année un grand moment de convivialité et une fête pour les 4100 participants.

Côté résultats : sur le 20km (900m D+), Floréal a réalisé une magnifique performance : 2h 09min 28s et une super 101ème place, Gilles et Jérémy ont également fait une belle course en 2h 32min 50s et sont arrivés 372ème et 373ème sur 1022 participants. Sur le 14km (500m D+), Nicolas a fait un très bon temps : 1h 26min 38s pour une 107ème place sur 900 et Laure a réalisé un chrono de 1h 54min (567ème).

Et parce qu’après l’effort le réconfort, les tortues se sont ensuite réunies autour d’un délicieux repas dans le cadre magnifique d’Itxassou pour fêter leurs performances.

Course à pied

Enfin, les courses sont aussi l’occasion de découvrir de nouvelles régions, alors le lendemain l’équipe a fait un peu de tourisme au Pas de Roland.

Course à pied

Au final, même si à l’arrivée de la course beaucoup se sont dit « plus jamais ça », à la fin du week-end on parlait déjà d’y retourner tous ensemble l’année prochaine pour améliorer notre performance et surtout passer un super moment.

Les tortues dans le Gers

Cette fois Christine et Christian, nos deux tortues cyclistes, ont choisi le Gers pour aller se « balader ».

Au 2ème jour, « fa calou »
Déjà 140 kms et presque 2000 m de denivelé +
La première photo c’est le départ, vous avez aussi une photo des canards gersois.
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Le Tour du Causse

Dimanche 30 Août, Christine et Christian ont participé à la 10ème édition du Tour du Causse à Villeneuve d’Aveyron. Sous les dossards 23 et 24, Christine et Christian ont porté haut les couleurs des Tortues du Satuc sur un 10km cumulant 200m de dénivelé positif. Ils réalisent de bonnes 56ème et 57ème places, bravo à eux !!

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Cette course nous donne également l’occasion de parler un peu de Villeneuve, une jolie petite ville médiévale de l’Aveyron. Il fait bon se perdre dans ses petites ruelles aux façades moyenâgeuses pour apprécier l’architecture typique des bastides. Ce petit échantillon d’Aveyron donnera à tous l’envie de découvrir la richesse du patrimoine de ce grand et merveilleux département (bien évidemment mon jugement reste tout à fait objectif malgré mes origines aveyronnaises ! ).

 

jeux de Tokyo 1964, dans le final du 5000m avec Michel Jazy

Je vous transporte au Japon, aux jeux de Tokyo 1964, dans le final du 5000 mètres. Un grand favori, notre Michel Jazy national. A 400 mètres de l’arrivée, sous la pluie, il démarre de manière violente, trop violente puisqu’il terminera finalement 4 ème, craquant à 100 mètres de l’arrivée. Avant et après son attaque, il s’est retourné moult fois, gagné par la peur de l’issue finale.

C’est une grosse déception mais une foule nombreuse vient le réconforter à sa descente d’avion. Le grand favori, l’australien Ron CLARKE aura, lui aussi, raté les jeux. Pour se consoler, la France du demi-fond découvre une femme, la bretonne Maryvonne DUPUREUR qui finira médaille d’argent du 800 mètres en 2 mn 1 seconde 9.

Mais comme le dit l’écrivain Primo LEVI, on tire davantage de ses erreurs que de ses succès. Qu’on se le dise.

En effet, 4 ans avant, contre toute attente, Michel ZAZY obtient la médaille d’argent du 1500 mètres des jeux olympiques de Rome en 1960 derrière le grand favori l’australien Herb ELLIOT. L’autre français Michel BERNARD qui finira 7 ème fut le grand animateur de cette course.
Son exploit est d’autant plus retentissant que la France rentre bredouille de médaille d’or.
La carrière de Michel ZAZY est lancée. Nous étions dans les années 1960 et il n’était pas rare d’interrompre le Palmarès des chansons de Guy LUX ou Cinq colonnes à la Une de Pierre DESGRAUPES pour filmer en direct à charléty une course-record de Michel ZAZY. Raymond MARCILLAC prenait ainsi l’antenne pour quelques 10 millions de téléspectateurs.

Mais en 1965, Michel ZAZY repart de plus belle. C’est la saison des records du monde : mile, 2 miles, 2 000, 3 000, relais 4 fois 1500. C’est la revanche.
En 1966, il obtient le titre européen du 5000 à Budapest.

Il succède dans le panthéon du demi-fond national à un certain Jules LADOUMEGUE (médaille d’argent aux JO d’Amsterdam 1928 sur 1500) avant sa radiation pour professionnalisme mais aussi à un Jean BOUIN, médaille d’agent sur le 5000 des jeux de Stockholm 1912 avant de rencontrer un obus sur le front de Verdun le 29 septembre 1914.

Michel ZAZY est né le 13 juin 1936 à Oignies, dans le Nord. Elevé tout d’abord par ses grands-parents, immigrés polonais, depuis la séparation de ses parents, il connaît l’existence des familles de mineurs. Son père, mineur comme son grand-père, décèdera de la silicose.

A quatorze ans, il rejoint sa mère à Paris. Ses qualités athlétiques seront remarquées par René FRASSINELLI qui deviendra son entraîneur au CA Montreuil.

En 1956, il obtient sa première sélection avec l’équipe de France. Il voyage avec MIMOUN, partage sa chambre au village olympique de Melbourne, apprend vite.
Il est conseillé par Marcel HANSENNE, médaillé de bronze du 800 mètres de Londres 1948.
Et chose surprenante pour l’époque : le journal L’Equipe et son rédacteur en chef Gaston MEYER lui confie un poste de typographe dans le journal, lui permettant de s’entraîner dans de bonnes conditions. Les résultats ne peuvent que suivre. Pour la petite histoire, Michel BERNARD, natif de la même région du Nord, s’entraînait seul en forêt après sa journée de travail comme manœuvre dans une usine. Un temps où l’athlétisme rimait avec usine et ouvrier.
A l’époque, les deux hommes ne se parlaient pas, s’ignoraient. A quoi peut tenir un destin…Michel BERNARD a grandi avec l’ombre portée de son père mort à la dernière guerre.

L’histoire du demi-fond français, c’est un peu en raccourci l’histoire de notre identité nationale.

Actuellement, Michel ZAZY réside sur la côte landaise. On lui doit le parcours Feriascapade de Dax que les coureurs-festayres habitués des fêtes d’août connaissent bien.

Bonne semaine à tout le monde, beau temps.

Votre cyberfacteur

Gilles Labourroire

Protégé : Semaine du 22 au 25 sept 2014

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