Les Tortues du Satuc

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Archives Mensuelles: Mai 2017

Spécial trail

Cette semaine, SPECIAL TRAIL avec des reportages sur des trailers (qui nous font découvrir leurs régions mais surtout leur histoire, leurs façons de courir, leurs conseils)

Pays Basque : Le basque Benjamin CORI, le dernier vainqueur de la Pastourelle, vainqueur de la saintélyon

Corse : Guillaume PERETTI, celui qui monte, celui qui possède le record du GR 20, mieux que Kilian JORNET

le Beaufortain (Haute Savoie) : avec François D’HAENE, le viticulteur du Beaujolais, vainqueur de la Diagonale des fous à la Réunion et de l’UTMB. Excusez du peu.

 

Le relais 4 fois 400 mètres.

chaque semaine, je vous fais le portrait d’un(e) athlète de haut niveau.

On doit toujours s’inspirer du haut niveau ; en ce sens on observe ce qu’est le relâchement, une foulée économique et esthétique, le positionnement du haut du corps,…

 

En cette période d’interclubs, mois de mai, rien de mieux que de s’intéresser à l’épreuve terminale des réunions d’athlétisme : le relais 4 fois 400 mètres.

 

Cette épreuve consiste à la succession de relais pour quatre compétiteurs qui doivent chacun parcourir 400 mètres et se transmettre le témoin. La transmission du témoin se passe dans une zone de transmission de 20 mètres.

 

C’est une spécialité américaine. Aux JO de BARCELONE 1992, le relais américain va battre le record du monde en 2 minutes 55 s 74 et émerge la foulée réduite, rase-mottes du 3ème relayeur : Michael JOHNSON qui participe à ses premiers jeux olympiques, remportant ainsi  le relais 4×400 mètres au sein de l’équipe américaine. Aux Jeux d’ATLANTA 1996, Michael JOHNSON devient le seul coureur de l’histoire à remporter les médailles d’or du 200 mètres  et du 400 mètres lors d’une même édition. Aux JO de SYDNEY 2000, il a réussi à conserver son titre olympique du 400 mètres, devenant le premier athlète à remporter deux médailles d’or consécutives au 400 mètres. Sacré Michael.

 

 

Le record du monde du relais « 4 fois 4 » date du championnat du monde de STUTTGART 1993. Ce jour-là, les relayeurs américains VALMON (44 s 5) WATTS (43 s 6) REYNOLDS (43 s 28) et surtout Michael JOHNSON (42 s 94, sans doute le 400 mètres le plus rapide de tous les temps) réalisent 2 minutes 54 s 29, soit une moyenne individuelle sur 400 mètres de 43 s 57, inférieure de presque une demi-seconde par athlète à celle des vainqueurs de MEXICO qui avaient bénéficié de l’altitude.

https://www.youtube.com/watch?v=VL4vPXqMe0k

La France de DIAGANA finit au pied du podium.

 

 

En 1968, à Mexico, les Etats-Unis avaient réalisé 2 mn 56 s 16 et les relayeurs américains sont toujours aussi légendaires et avaient pour noms : Vince MATTHEWS, Ronald FREEMAN, Larry JAMES et Lee EVANS, ce dernier, recordman du monde du 400 mètres de l’époque. Dans cette course, ils battent les kenyans dont un coureur RUDISHA, le père de l’actuel recordman du monde du 800 mètres, compose le relais africain. Les kenyans prendront leur revanche 4 ans plus tard, aux JO de MUNICH 1972 ; le relais français composé de KERBIRIOU, CARETTE, VELASQUES et BERTHOULF finit à une belle 3ème place.

 

On retient donc le record du monde établi à STUTTGARD. En effet, en 1998, les Etats-Unis avaient battus le record du monde mais il sera annulé en raison des cas de dopage de 2 relayeurs : Antonio PETTIGREW et Jérôme YOUNG. Michael JOHNSON passe entre les gouttes. Soupçonnés ou non de dopage, les relayeurs américains du 4 fois 4 deviennent entraîneurs de coureurs de 400. Boucle bouclée.

 

 

Le record d’Europe du relais 4 fois 400 mètres est toujours la possession des britanniques en 2 minutes 56 s 60 établi aux JO d’ATLANTA 1996 avec comme tête de gondole Roger BLACK.

 

 

Côté féminin, le record du monde du 4 fois 400 est toujours la propriété des russes (ancienne URSS) en 3 minutes 15 s 17 depuis les JO de SEOUL 1988. L’athlète star du relais s’appelait Olga BRYGINA, médaillée d’or du 400 mètres de SEOUL 1988  et médaillée d’argent du 400 mètres de BARCELONE 1992  derrière Marie-Josée PEREC. Le relais français féminin du 4 fois 400 a eu son heure de gloire au sortir des jeux de MEXICO 1968 et de la performance de Colette BESSON. A l’époque, la France et Royaume Uni se disputaient le record mondial de la spécialité aux alentours des 3 minutes 30 avant que l’Allemagne de l’est de Marita KOCH, la toujours recordwoman du 400 mètres en 47 s 60, ne vienne tout écraser avec des chronos aux alentours de 3 mn 15 s. Une autre époque.

 

 

Les françaises de l’époque : Colette BESSON et son éternel sourire de Mexico, décédée en 2005 ;

Nicole DUCLOS, la grande rivale de Colette BESSON, ancienne détentrice du record du monde du 400 mètres en 1969 ; Eliane JACQ, décédée en 2011 ; Bernadette MARTIN ; Michèle MOMBET, formée à l’école lilloise aux côtés de Maryvonne DUPUREUR, médaillée d’argent du 800 des JO de TOKYO 1964.

 

Il faut toujours s’appuyer sur les légendes. Elles ont passé le relais à l’actuel  4 x 4 féminin français, emmené par une époustouflante Florence GUEI

https://www.youtube.com/watch?v=G-VYwC28KXI

 

 

Bonne semaine à tout le monde,

 

Genzebe DIBABA, recordwoman du monde du 1 500 mètres féminin

Temps assez impressionnant de 3 minutes 50 s 07

https://www.youtube.com/watch?v=2eWmO1SFHYo

C’est la performance la plus impressionnante de l’athlétisme féminin de ces dix dernières années.

Voici ces temps de passage lors du record du monde :

100 m : 14.7
200 m : 29.6
300 m : 44.8
400 m :  1:00.5
500 m :  1:16.3
600 m :  1:32.3
700 m : 1:48.4
800 m : 2:04.7
900 m : 2:20.2
1000 m : 2:35.6
1100 m : 2:50.3
1200 m : 3:04.62
1300 m : 3:19.4
1400 m : 3:34.6
1500 m : 3:50.07

Genzebe DIBABA, éthiopienne, 24 ans, 1 m 68, 52 kg, quasi 2 mètres de longueur de foulée, est la sœur cadette de Tirunesh DIBABA, actuelle recordwoman du monde du 5 000 mètres en 14 mn 11 s 15 et cela depuis 2008.

A RIO, elle a été battue par la kenyane Faith KIPYEGON. Toujours le match Kenya-Ethiopie.

Un entrainement avec Genzebe DIBABA

https://www.youtube.com/watch?v=iLqID543yyg

Une autre championne du 1 500 mètres : Autre époque

Souvenons-nous de Tatyana KAZANKHINA, ce petit bout de femme au teint pâle de 1 m 62 pour 47 kg, qui pulvérisa en 1976 le record du monde du 1 500 mètres en réalisant 3 mn 56 secondes.

En 1976, à Montréal, KAZANKHINA réalisa le doublé 800 – 1500. Sur le 800 mètres, 7 des 8 filles finalistes venant toutes des pays de l’est terminent en moins de 2 minutes.

Elle sera de nouveau  championne olympique à Moscou sur 1500 mètres.

https://www.youtube.com/watch?v=7LYR_f9D2VU

Impressionnante sa course. A l’ époque, il s’agit d’un match URSS, Allemagne de l’Est, Roumanie. Seule l’italienne DORIO fait figure d’anomalie.

KAZANKINA  aura couru aussi vite que le finlandais Paavo NURMI, l’idole des années 1920-1930.

Malheureusement, en septembre 1984, son entraîneur refusera qu’elle se soumette à un contrôle anti-dopage. Le doute persiste.

 

L’histoire du 100 mètres de OWENS à BOLT

Cette semaine, spécial sprint, l’histoire du 100 mètres de OWENS à BOLT qui comporte un passage, une frontière : le franchissement de la barrière des 10 secondes aux 100 mètres. Retour en arrière, les années 1960.

Bob HAYES devient champion olympique du 100 mètres à Tokyo en 1964.
Il réalise 10 secondes égalant le record du monde. Il a juste 22 ans. C’est le prototype du sprinter moderne : 1 m 83 et 86 kg.

Il aurait pu se forger un palmarès incomparable. Dommage qu’il ait choisi le football américain après ses deux titres olympiques des JO de Tokyo. Il restera 12 ans aux Dallas cowboys, un club de football américain. Néanmoins, sa fin de carrière est assombrie par des ennuis familiaux. Bob HAYES sombre dans l’alcool et la drogue. Il s’en sortira après avoir purgé des peines de prison pour trafic de cocaïne.

Pour battre la barrière mythique des 100 mètres sur le 100 mètres, il faut attendre le 14 octobre 1968.
En cette fin d’après-midi, les 80 000 spectateurs du stade olympique de MEXICO attendent avec impatience la finale du 100 mètres. Pour la première fois dans l’histoire des jeux, les huit finalistes sont noirs. Au départ, trois américains : HINES, GREENE et PENDER ; un canadien : Harry JEROME ; un cubain : Pablo MONTES ; un jamaïcain : Lennox MILLER ; un malgache : RAVELOMANANTSOA et pour finir le français Roger BAMBUCK (qui finira 5ème)

Le vainqueur est Jim HINES. Impressionnant de puissance. Son temps : 9 s 95. Depuis MEXICO 1968, le chronomètre devient électronique. Finis les chronos au dixième de seconde. Place au centième de seconde. Son record tiendra 14 ans, 8 mois et 20 jours. Le 3 juillet 1983, Calvin SMITH courra le 100 mètres en 9 s 93.
Après les jeux de MEXICO, comme son prédécesseur HAYES, HINES s’essaye au football américain avec l’équipe de MIAMI. Mais ce ne sera pas simple car HINES est étiqueté génération Equipe américaine des événements de MEXICO

Aujourd’hui, Jim HINES vit à San Francisco et dirige une fondation dont le but est de venir en aide aux jeunes des ghettos. Son slogan : sauver la jeunesse de la drogue et de l’inactivité. Comme un nouveau clin d’œil à Bob HAYES.

En 1988, l’homme le plus rapide du monde est le canadien Ben JOHNSON. C’est la finale du 100 mètres olympique ce 24 septembre 1988 à Séoul et le canadien pulvérise le record du monde en 9 s 79 devançant Carl LEWIS. Peine perdue. Ben JOHNSON est dopé. Comme une bombe qui éclate sur les jeux. Fin de carrière.

Avant dernier d’une famille de 10 enfants, le petit Benjamin Sinclair JOHNSON est né à la Jamaïque en 1961. Pour fuir la misère qui règne sur l’île, la mère s’expatrie en 1970 avec ses enfants. Le père, qui n’a pas voulu quitter son île, voit partir le bateau. S’ensuit pour le jeune JOHNSON des années de travail pour accéder au haut niveau pour finir le temps d’une course un pestiféré.

En finissant 2ème en un temps de 9 s 92 Carl LEWIS s’empare du record du monde.

Ensuite, c’est un chassé-croisé entre BURRELL et LEWIS.

Leroy BURRELL réalisera 9 s 90 le 14 juin 1991 à New York. Carl LEWIS réalisera à son tour 9 s 86 le 25 août 1991 aux championnats du monde Tokyo. En 1994, à Lausanne, BURRELL reprendra son bien avec un temps de 9 s 85

La particularité de Leroy BURRELL, c’est qu’il n’a jamais gagné de titre majeur, victime de son émotivité à l’heure d’aborder une grand finale. Il se reconvertira en entraîneur à Houston.

En 1996, aux jeux olympiques d’ATLANTA, le canadien Donovan BAILEY devient champion olympique effaçant la marque de BURRELL en réalisant 9 s 84. Donovan BAILEY est d’origine jamaïcaine. Il émigre au Canada à Toronto à l’âge de treize ans. Il devient un brillant étudiant en économie avant de se consacrer sérieusement à l’entraînement.

Il est bon de rappeler ici que le britannique Linford CHRISTIE, champion olympique du 100 mètres de BARCELONNE 1992 est aussi d’origine jamaïcaine.

En 1999, l’américain Maurice GREENE marque les esprits : 9 s 79. Il réalise un triplé mondial aux championnats du monde de Séville et devient champion olympique à SYDNEY 2000.
Un autre américain Tim MONTGOMERY, mari de la sprinteuse Marion JONES, réalisera 9 s 78 le 14 septembre 2002 à Charléty.
L’américain s’est mis à l’athlétisme en partie parce qu’il admirait Carl LEWIS. Ce soir-là, l’élève dépasse le maître.

Dans les années 2005 débute le règne des jamaïcains : Asafa POWELL (9 s 77) avant que l’extra-terrestre Usain BOLT ne débarque : 9 s 69 à PEKIN, le 16 août 2008 puis 9 s 58 à Berlin, un an plus tard.

Avec BOLT, le 100 mètres entre dans une autre ère et la barrière des 10 secondes n’est plus une frontière.

Bonne semaine à tout le monde,