Les Tortues du Satuc

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La Chine

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napadelo@free.fr

Cette semaine, nous partons pour la Chine.

Qui se souvient encore aujourd’hui de Wang JUNXIA et Qu YUNXIA, ces athlètes chinoises qui ont été de longues années depuis 1993 recordwoman du monde du 10 000 mètres, du 3 000 mètres.

On les découvre au mois d’août au championnat du monde de Stuttgart  1993. Elles raflent tous les titres. Et puis disparaissent.

En rentrant à PEKIN, Wang JUNXIA, 1 m 60, 45 kg,  dont on ne sait pas grand-chose au niveau familial, réalise 29 minutes 31 secondes 71 aux 10 000 mètres, soit 42 secondes de moins que l’ancien record détenue à l’époque par la norvégienne Ingrid KRISTIANSEN.

 

Elle remporte le 5 000 mètres des jeux d’Atlanta 1996 et est médaillée d’argent sur le 10 000 mètres.

 

D’énormes suspicions de dopage portent sur les performances de la chinoise  Melle Junxia  WANG comme sur celles de nombreux sportifs chinois au cours de la décennie 1990-2000. Dans la province du Liaoning, son entraîneur avait formé une équipe de coureuses de demi-fond exceptionnelle. À base de « soupe de sang de tortue à carapace molle » et d’une discipline de fer, digne des troupes d’élite, ses athlètes vont réussir des performances extraordinaires.

Melle WANG détient  toujours le record du monde féminin du 3 000 mètres en 8 min 06 s 11 réalisée en 1993. C’est bien de décortiquer sa foulée mais aussi de voir le port de tête, la ligne d’épaule. Même si c’est dopé, c’est parfait dans la mécanique. On peut et on doit s’en inspirer.

http://www.youtube.com/watch?v=PrFfqG92HJk

 

Aujourd’hui, WANG vit aux E-U après avoir quitté la Chine.

 

Aux jeux olympiques d’ATHENES 2004, Huina XING remporte le 10 000 mètres, perpétuant une dernière fois la tradition féminine chinoise du fond.

 

De son côté, Qu YUNXIA, 1 m 70, 58 kg, pulvérise en 3 mn 50 secondes 46 l’ancien record du monde du 1500 mètres de la russe Tatyana KAZANKHINA, la première femme sous les 4 minutes dans la discipline.

 

Le record du monde du 5 000 mètres est aussi jusqu’en 1997 une propriété chinoise. Les coureuses éthiopiennes DEFAR puis Tirunesh DIBABA ayant toutes les peines du monde pour s’en emparer.

 

Le mystère s’épaissit. On est en plein mystère. Elles sont entraînées par Ma JUNREN.

On a tout écrit pour expliquer ce phénomène : entraînement en altitude de longue durée, détections, absorption de décoctions de sang de tortues mais aussi transfert des méthodes hormonales, en usage dans les années 1970 en RDA.

Néanmoins, les contrôles inopinés, décrétés par l’instance internationale coïncident avec la régression collective des athlètes victorieuses à Stuttgart. Pour Robert PARIENTE, « l’absence de contrôles de sexe chromosomiques pourrait laisser passer des cas d’hermaphrodisme caractérisés ».

 

De son côté, Ma JUNREN, redevenu entraineur dans sa province, a vu ses athlètes le quitter l’une après l’autre. Elles lui reprochaient sa trop grande rigueur disciplinaire.

 

Si l’énigme chinoise n’est pas déchiffrée, une domination est passée. C’est peut-être la fin des robots.

 

En 1989, la Chine, pays de 1,3 milliard d’habitants, 9.5 millions de km2 contenant 20 fois la France, a connu un immense espoir de démocratie, baptisé le Printemps de Pékin. Le pouvoir, crispé sur ses dogmes archaïques, lance le 4 juin 1989 ses chars sur des manifestants désarmés. Il vient de mater selon ses termes l’émeute contre-révolutionnaire.

Il va en ressortir une frénésie de reconnaissance au niveau international. Au niveau sportif, la Chine est actuellement la deuxième nation sportive au monde derrière les Etats-Unis. Aux jeux olympiques de Pékin, la Chine finit pour la première fois au sommet du classement avec 51 médailles d’or contre 36 aux Etats-Unis et surtout sans médailles en Athlétisme. Les chasses gardées traditionnelles du sport chinois : le plongeon, le tennis de table, l’haltérophilie, le badminton, la gymnastique se sont élargies aux sports de référence et aux sports collectifs. En athlétisme, le spécialiste du 110 mètres haies, Liu XIANG, ancien recordman du monde et malgré sa désillusion aux jeux de Pékin, en est l’actuel porte-drapeau.

 

La Chine a énormément changé depuis les années 1990, réformant son économie et l’ouvrant aux investissements étrangers, devenant membre de l’Organisation Mondiale du Commerce et développant rapidement ses infrastructures dans le domaine de la technologie. Cependant, les réformes économiques ont abouti à des inégalités croissantes entre les différentes régions de Chine : le fossé s’est creusé entre les régions côtières urbaines riches et les provinces rurales intérieures pauvres.
Les violations des libertés d’expression, d’association et d’information persistent largement. Depuis la fin des années 1990, le nombre de personnes condamnées chaque année à la rééducation par le travail ou exécutées reste le même. Des affaires de corruption ont atteint les cadres du parti ou leur famille. La Chine est à la croisée des chemins idéologiques. Le fait d’en appeler actuellement au retour du philosophe CONFUCIUS, adepte de l’harmonie, de la sagesse et de l’entraide, n’est pas neutre.

 

Finie la période historique du maoïsme, celle de la campagne des Cent Fleurs (1957) le Grand bond en avant (1958) la Révolution culturelle (1966) qui a débouché sur des famines et des chaos dont l’actuel film long de 8 heures présenté à Cannes « les âmes mortes » du cinéaste Wang BING revient sans concession sur les victimes du grand bond en avant. Restent toujours la structure politique et idéologique de la République Populaire de Chine, fondée le 1er octobre 1949 par Mao Zedong et la « sinisation » croissante du Tibet, envahi militairement en 1950.

 

En une ou deux générations, la Chine a réussi à sortir de la pauvreté maoïste pour se hisser au rang de deuxième puissance économique mondiale. Sans le dire, on soupçonne l’ambition du secrétaire général du parti communiste chinois M. Xi JINPING : dépasser les Etats-Unis, ouvrir de nouvelles « routes de la soie » et imposer un nouvel ordre mondial type « Pax sinica ». Un seul indice, voici le classement des 10 plus grandes villes chinoises en population intra-muros. Impressionnant. 1SHANGHAI (15 millions d’habitants) 2PEKIN (13) 3CANTON (12) 4SHENZEN (12) DONGGUAN (8) TIANIN (7) HONG-KONG (7) 8WUHAN (5) 9SHENYANG (5) 10NANKIN (4).

 

Que reste-t-il aujourd’hui de la chine sur la scène internationale  de l’athlétisme ? Pas grand-chose sinon des marcheurs, champions olympiques à RIO 2016 sur 20 km marche Hommes (Zhen WANG) et 20 km marche Femmes (Hong LIU). La Chine n’a pas remplacé Liu XIANG,  médaille d’or aux 110 mètres haies à ATHENES 2004, première médaille d’or remportée par un athlète chinois masculin lors des Jeux en athlétisme, et à l’époque recordman du monde de la spécialité.

 

Drapeau de la Chine

Le drapeau de la république populaire de Chine est un champ rouge qui contient cinq étoiles à cinq branches dorées dans son coin supérieur gauche. Le dessin comporte une grande étoile entourée de quatre plus petites disposées en arc de cercle et orientées vers la plus grande. Le rouge représente la révolution, les cinq étoiles et leur relation représentent l’unité du peuple chinois sous la direction du Parti (communiste chinois).

 

 


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